Grande tour du Lignon : Base Jump
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Grande tour du Lignon : Base Jump
Source : Tribune de Genève (23.05.2016)
Ils sautent de la grande tour du Lignon
L’immeuble de 30 étages sert de terrain de jeu à des adeptes de base jump. Les habitants assistent aux sauts, médusés.
Le saut dure au total une quinzaine de secondes. Sur la vidéo tournée par une habitante de l’immeuble voir le lien ci-dessous), on voit un individu se préparer brièvement et s’élancer de la rambarde de la coursive du 28e étage. Une grande voile tricolore s’ouvre très tôt, avant un bref vol plané. Puis l’atterrissage, quatre-vingts mètres plus bas, sur la dalle de béton entre les «grande» et «petite» tours du Lignon.
Ce que ne disent pas les images tournées ce printemps: les base jumpers adeptes de ce point fixe ont l’habitude de plier leur matériel en vitesse aussitôt les pieds posés à terre. Puis ils disparaissent en courant.
Résidents inquiets
Parole de résidents de la grande tour: les vols sont devenus plus fréquents depuis 2015. Ce ne sont pas des actes isolés puisque des groupes ont été aperçus avant de se lancer du toit ou de la coursive du 28e étage. «C’est inquiétant, relève François Ambrosio, administrateur de la copropriété de l’une des cinq entrées. Les gens passent par ici quand ils rentrent ou sortent de chez eux, il y a un terrain de jeu pour les enfants. Et personne n’a envie de voir quelqu’un s’écraser.»
Myriam Bommer, habitante et présidente de l’Association des locataires de la grande tour, dit elle aussi son angoisse: «La dernière fois, un de mes voisins rentrait des courses en fin de journée. Il a failli se prendre un parachutiste sur la tête.» Au nom de son association, elle a demandé aux propriétaires de prendre des mesures. Depuis, des messages rappellent dans les ascenseurs qu’il est «formellement interdit de sauter en parachute». Les témoins sont enjoints à dénoncer ceux qui s’élancent de tout là-haut. Mais dénoncer qui, pour quoi?
Plainte pénale classée
A vrai dire, une plainte pénale a été déposée en 2015. A l’initiative de François Ambrosio, elle visait un base jumper venu s’élancer à la fin de l’été dernier. Comment a-t-il été identifié? «Des habitants ont noté le numéro de plaque de sa voiture», indique-t-il. Mais en l’absence de véritable législation empêchant le saut d’un immeuble, seule la violation de domicile a été retenue. En somme, l’homme s’est simplement introduit dans une propriété privée sans autorisation. L’adepte de sensations fortes a répondu à une convocation d’un procureur, puis le Ministère public a rendu une ordonnance de non-entrée en matière et il s’en est tiré avec un simple avertissement.
Reste au millier de résidents de la grande tour le sentiment d’impuissance, eux qui voient parfois des masses débouler devant leurs fenêtres. «Comment voulez-vous qu’on les arrête?» questionne François Ambrosio. Si certains ont suggéré la pose de filets, rares sont ceux qui croient en leur efficacité. «De plus, je doute qu’on nous autorise à le faire. Le Lignon est classé», rappelle-t-il.
Le risque du «180 degrés»
A force de voir les sauts ou d’entendre les récits par leurs voisins, les habitants du plus haut immeuble résidentiel du canton connaissent désormais les habitudes de leurs visiteurs furtifs. Ils savent qu’ils privilégient l’allée numéro 5, située à l’extrémité de l’immeuble. De là, ils espèrent accéder à la bande herbeuse, côté Rhône, en vue de l’atterrissage. Mais l’exercice peut s’avérer compliqué, contraignant le parachutiste à se poser devant les entrées des immeubles, sur la vaste esplanade de béton.
Un base jumper genevois qui préfère rester discret sur son identité confirme que la grande tour du Lignon fait désormais figure de «spot connu». Lui ne l’a jamais testée, préférant les sauts longs, au départ des massifs montagneux. «Au Lignon, c’est un vol extrêmement court», observe-t-il. Cette hauteur restreinte accroît-elle le risque d’accident? «Il faut de l’expérience, les gestes doivent être sûrs. Le risque majeur réside dans le sens de l’ouverture de la voile. En cas d’orientation à 180°, elle te retourne, explique-t-il. Là, il faut réagir très vite, sinon tu tapes la paroi.»
http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/sautent-grande-tour-lignon/story/20229279
Ils sautent de la grande tour du Lignon
L’immeuble de 30 étages sert de terrain de jeu à des adeptes de base jump. Les habitants assistent aux sauts, médusés.
Le saut dure au total une quinzaine de secondes. Sur la vidéo tournée par une habitante de l’immeuble voir le lien ci-dessous), on voit un individu se préparer brièvement et s’élancer de la rambarde de la coursive du 28e étage. Une grande voile tricolore s’ouvre très tôt, avant un bref vol plané. Puis l’atterrissage, quatre-vingts mètres plus bas, sur la dalle de béton entre les «grande» et «petite» tours du Lignon.
Ce que ne disent pas les images tournées ce printemps: les base jumpers adeptes de ce point fixe ont l’habitude de plier leur matériel en vitesse aussitôt les pieds posés à terre. Puis ils disparaissent en courant.
Résidents inquiets
Parole de résidents de la grande tour: les vols sont devenus plus fréquents depuis 2015. Ce ne sont pas des actes isolés puisque des groupes ont été aperçus avant de se lancer du toit ou de la coursive du 28e étage. «C’est inquiétant, relève François Ambrosio, administrateur de la copropriété de l’une des cinq entrées. Les gens passent par ici quand ils rentrent ou sortent de chez eux, il y a un terrain de jeu pour les enfants. Et personne n’a envie de voir quelqu’un s’écraser.»
Myriam Bommer, habitante et présidente de l’Association des locataires de la grande tour, dit elle aussi son angoisse: «La dernière fois, un de mes voisins rentrait des courses en fin de journée. Il a failli se prendre un parachutiste sur la tête.» Au nom de son association, elle a demandé aux propriétaires de prendre des mesures. Depuis, des messages rappellent dans les ascenseurs qu’il est «formellement interdit de sauter en parachute». Les témoins sont enjoints à dénoncer ceux qui s’élancent de tout là-haut. Mais dénoncer qui, pour quoi?
Plainte pénale classée
A vrai dire, une plainte pénale a été déposée en 2015. A l’initiative de François Ambrosio, elle visait un base jumper venu s’élancer à la fin de l’été dernier. Comment a-t-il été identifié? «Des habitants ont noté le numéro de plaque de sa voiture», indique-t-il. Mais en l’absence de véritable législation empêchant le saut d’un immeuble, seule la violation de domicile a été retenue. En somme, l’homme s’est simplement introduit dans une propriété privée sans autorisation. L’adepte de sensations fortes a répondu à une convocation d’un procureur, puis le Ministère public a rendu une ordonnance de non-entrée en matière et il s’en est tiré avec un simple avertissement.
Reste au millier de résidents de la grande tour le sentiment d’impuissance, eux qui voient parfois des masses débouler devant leurs fenêtres. «Comment voulez-vous qu’on les arrête?» questionne François Ambrosio. Si certains ont suggéré la pose de filets, rares sont ceux qui croient en leur efficacité. «De plus, je doute qu’on nous autorise à le faire. Le Lignon est classé», rappelle-t-il.
Le risque du «180 degrés»
A force de voir les sauts ou d’entendre les récits par leurs voisins, les habitants du plus haut immeuble résidentiel du canton connaissent désormais les habitudes de leurs visiteurs furtifs. Ils savent qu’ils privilégient l’allée numéro 5, située à l’extrémité de l’immeuble. De là, ils espèrent accéder à la bande herbeuse, côté Rhône, en vue de l’atterrissage. Mais l’exercice peut s’avérer compliqué, contraignant le parachutiste à se poser devant les entrées des immeubles, sur la vaste esplanade de béton.
Un base jumper genevois qui préfère rester discret sur son identité confirme que la grande tour du Lignon fait désormais figure de «spot connu». Lui ne l’a jamais testée, préférant les sauts longs, au départ des massifs montagneux. «Au Lignon, c’est un vol extrêmement court», observe-t-il. Cette hauteur restreinte accroît-elle le risque d’accident? «Il faut de l’expérience, les gestes doivent être sûrs. Le risque majeur réside dans le sens de l’ouverture de la voile. En cas d’orientation à 180°, elle te retourne, explique-t-il. Là, il faut réagir très vite, sinon tu tapes la paroi.»
http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/sautent-grande-tour-lignon/story/20229279
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